Plantes toxiques pour les animaux de compagnie : vigilance dans la formulation des aliments pour animaux

Comprendre les risques liés aux matières premières végétales
En nutrition animale, la sécurité des aliments est une responsabilité réglementaire majeure. Conformément au règlement (CE) n°767/2009 (article 4) et au règlement (CE) n°178/2002 (article 15), tout responsable de la mise sur le marché d’aliments pour animaux doit s’assurer que la composition des produits ne présente aucun risque pour la santé animale, la santé humaine, l’environnement ou la production animale.
Certaines plantes naturellement toxiques posent un risque lorsqu’elles sont utilisées comme matières premières. Si des toxines comme la théobromine (présente dans le cacao) ou le gossypol (du cotonnier) font l’objet d’une réglementation stricte via la Directive 2002/32/CE relative aux substances indésirables, d’autres toxines végétales restent à surveiller de près.
Plantes d’intérieur et toxicité : un risque sous-estimé
De nombreuses plantes d’intérieur, souvent banales, contiennent des métabolites secondaires potentiellement dangereux pour les animaux de compagnie : chiens, chats, oiseaux, petits rongeurs ou encore lapins.
Une publication scientifique publiée dans la revue «Toxins», Toxicity of House Plants to Pet Animals, recense plus de cinquante plantes d’intérieur toxiques, identifiant les toxines actives, leurs mécanismes d’action, et les espèces concernées.
Parmi les familles de toxines les plus fréquentes :
- Saponines : lierre commun, cyclamen, Asparagacées.
- Alcaloïdes : Amaryllidacées, Liliacées.
- Oxalates : lierre commun, Aracées, plantes à bulbe.
- Diterpènes : rhododendrons, Euphorbiacées.
L’avocatier (Persea americana) constitue un cas emblématique. La persine, un acide gras dérivé, est particulièrement toxique pour les perroquets, lapins et rongeurs. Elle provoque congestion, œdème pulmonaire, dyspnée et troubles cardiaques. Les feuilles, noyaux et peaux d’avocat sont à éviter absolument dans toute formulation destinée à ces espèces.
Quant au lys, deux feuilles ou pétales suffisent à entraîner la mort d’un chat, ce qui en fait l’une des plantes les plus dangereuses pour cette espèce.
Des matières premières végétales autorisées mais à usage encadré
Certaines substances issues de plantes toxiques figurent néanmoins dans le registre des matières premières utilisables en nutrition animale :
- Bulbe de lys
- Insaponifiables d’avocat
- Poudre de lierre
- Poudre de Pelargonium sidoides
Leur présence dans les aliments pour animaux n’est pas interdite en soi, mais leur sécurité d’usage dépend du contexte d’utilisation et des espèces visées. L’exploitant du secteur de l’alimentation animale a l’obligation de procéder à une évaluation rigoureuse des risques pour chaque matière première.
Comment sécuriser la formulation des aliments pour animaux face aux plantes toxiques ?
Pour maîtriser ces risques, les professionnels de la nutrition animale peuvent s’appuyer sur Pheed®, une base de données scientifique et réglementaire dédiée à la nutrition animale.
Pheed® vous permet de :
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Obtenir une lecture technique claire et consolidée entre réglementations, données scientifiques et usages du terrain.
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Quels sont les risques liés aux plantes toxiques dans les aliments pour animaux ?
Quels textes réglementaires encadrent la sécurité des aliments pour animaux ?
Le règlement (CE) n°767/2009 et le règlement (CE) n°178/2002 imposent aux metteurs sur le marché de garantir la sécurité des aliments pour animaux, sans danger pour la santé animale, humaine, ou l’environnement. Par ailleurs, la Directive 2002/32/CE fixe la liste des substances considérées comme indésirables dans les aliments pour animaux, ainsi que les limites associés à ces substances.
Une plante susceptible de contenir des substances toxiques peut-elle être utilisée dans un aliment pour animaux ?
Oui, sous conditions. Si certaines plantes sont totalement interdites, d’autres peuvent être utilisées sous forme transformée, à condition que leur usage soit sûr pour l’espèce ciblée.
Qu’est-ce que la persine ?
La persine est un acide gras dérivé présent dans l’avocatier, toxique pour de nombreuses espèces, notamment les oiseaux, les lapins et les rongeurs. Elle provoque des troubles respiratoires et cardiaques.
Comment évaluer le risque d’une matière première végétale ?
L’évaluation doit prendre en compte :
- la composition exacte,
- la nature et concentration des substances potentiellement toxiques,
- les espèces animales ciblées,
- les données réglementaires et scientifiques disponibles (via Pheed® notamment).